samedi 22 décembre 2007

« Fais-moi un signe » ou comment ne pas comprendre qu’à demi-mot…


L’International Visual Theatre présente « Ma parole », un spectacle en LSF (Langue des Signes Française) qui prouve encore une fois que la culture sourde n’est pas une culture mineure et qu’elle s’adresse à tous.

« On me demande sans cesse comment je faisais avec mes parents quand j’étais petit. A propos de communication, on parle souvent d’une langue maternelle mais dans mon cas, elle n’est pas maternelle. Mes parents (entendants) ont 5 enfants. Une première fille est née... sourde, puis un an plus tard un garçon (entendant). 5 ans après, c’est mon tour. Puis encore 5 ans après : une autre soeur (entendante) et un an plus tard, encore un frère... sourd. Lorsque je suis né, je ne communiquais pas avec ma mère sauf bien sûr par le langage de l’affection et de l’amour. Toute mon attention était captée par ma soeur aînée... qui m’a transmis la langue des signes. », explique Jean-Yves Augros, auteur et acteur du spectacle. On comprend donc la genèse du projet et sa teneur. « Ma parole » a pour dessein d’aborder les problèmes de communication rencontrés par les personnes sourdes ou malentendantes. Et pour comprendre certains comportements liés à l’incompréhension et à l’ignorance, le spectacle questionne les usages et la conduite entre des personnes aux modes de communication différents et met ainsi le doigt sur les relations biaisées entre des sourds et des entendants qui se côtoient sans forcément vraiment se comprendre. N’oublions pas que la surdité partielle ou totale touche un grand nombre de personnes. « Ma parole » aborde aussi un élément fondamental, la question de l’illettrisme, en effet, « si les enfants sont capables de reproduire et d’apprendre par coeur des notions dont le sens leur échappe, ne vaut-il pas mieux alors les aider à acquérir une éducation plutôt que de les rééduquer ? » Handicap de communication, la surdité engendre souvent la discrimination et pose la question essentielle de la difficulté à communiquer ensemble. Un spectacle pédagogique et bien vu sur la difficulté de communication où les handicapés ne sont pas toujours ceux que l’on pense…

Amandine Lefèvre.

« Ma parole », le samedi 22 décembre à 14h à la médiathèque Croix-Rouge et à 16h30 à la médiathèque Jean Falala à destination d’un public mixte : sourd, malentendant et entendant.

Article vu sur : http://www.lhebdoduvendredi.com/spip.php?article1012


mardi 18 décembre 2007

Eulalie, la belle parole - L'emission l'oeil et la main - France 5

Ce film de Murielle Schulze est le portrait d'une famille, d'Eulalie, de ses parents Olivia et Nicolas et de son grand frère, Anselme. Nous y découvrons le parcours qui a mené les parents de la petite fille de l'implantation à la découverte de la langue des signes et des sourds, et les profonds changements que cela a provoqué dans leur vie.

Les parents d'Eulalie se sont trouvés face à un choix en termes d'éducation et de mode de communication. Ils ont décidé alors de lui proposer un double apprentissage : signer et parler. D'un simple outil de communication entre l'enfant et ses parents, la langue des signes est devenu, pour Eulalie, un élément indispensable à sa construction identitaire ; et pour ses parents entendants, elle les a ouverts à un monde nouveau.

Nous suivons Eulalie et ses parents dans les nombreux déplacements qu'impliquent quotidiennement ce choix : à l'école Raspail, où l'enfant est en classe d'intégration scolaire (CLIS) avec de jeunes entendants et quelques sourds, et où son frère Anselme est également scolarisé depuis la rentrée. A l'hôpital Bretonneau, où son implant est régulièrement réglé par l'audioprothésiste, ainsi qu'au Centre d'Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP) de Clocheville, où elle est suivie en orthophonie deux fois par semaine et où une adulte sourde reçoit Eulalie et d'autres enfants sourds pendant une heure.

Si cet emploi du temps peut paraître lourd pour une petite fille de 3 ans, nous assistons pourtant à la vie épanouie d'une famille dans laquelle l'arrivée d'un enfant sourd est vécue comme une véritable aventure humaine. Elle leur a permis la découverte d'une communauté et de sa lutte pour la reconnaissance d'une langue, d'une culture, et soulève la question de l'identité, considérée comme une richesse.

reportage visible ici : http://www.france5.fr/oeil-et-main/archives/37347791-fr.php

dimanche 16 décembre 2007

Le choix de Laurence - Emission l'oeil & la main - France 5

Quand elle découvre la langue des signes, à l'âge de 16 ans, c'est pour Laurence une seconde naissance. A la trentaine, alors qu'elle travaille comme enseignante de LSF, qu'elle a un mari et un enfant entendants, chemine alors en elle l'idée de se faire implanter. Un choix difficile et complexe qu'elle a décidé de raconter.

Les électrodes que l'on a implantées dans sa cochlée améliorent ses capacités auditives et articulatoires, facilitent sa vie au travail et en famille. Mais à aucun moment, affirme-t-elle, l'implant ne remet en question son identité de sourde.

Laurence veut faire entendre sa vérité à elle : implanté ou non, on est sourd et on reste sourd. Certaines choses deviennent plus faciles, c'est tout.

Une prise de position encore difficile à faire accepter par la communauté sourde. Mais aussi par le monde médical, pour qui implant et langue des signes n'ont rien à faire ensemble. Pour Laurence, l'implant n'a rien de miraculeux ou de monstrueux, c'est une prothèse, un outil qui l'aide à évoluer plus facilement d'un monde à l'autre.

Ce film d'Agnès Poirier ne cherche pas à faire le procès ou l'apologie de l'implant cochléaire. Il souhaite montrer, à travers le cheminement d'une jeune femme sourde, ce qui peut amener, sans tabou, à choisir de se faire implanter, même quand on s'est construit dans une identité de sourde.

Pour visionner le reportage, c'est par ici :
http://www.france5.fr/oeil-et-main/archives/36799720-fr.php?page=1